
En 2024, un stage dans le cadre du Natura 2000, a permis de poser les bases d’un observatoire de la fréquentation des activités nautiques sur la lagune de Thau. Objectif : mieux connaître la répartition des usages pour préserver les milieux sensibles et favoriser une cohabitation harmonieuse entre les usages.
La lagune de Thau, joyau du littoral méditerranéen, attire chaque année un nombre croissant d’usagers : voile légère, stand-up paddle, kitesurf, kayak, plaisance, pêche de loisir, etc. Cette multiplicité d’activités, qui témoigne de l’attractivité du territoire, génère toutefois des impacts sur les milieux naturels et peut provoquer des conflits d’usages, notamment dans les zones sensibles comme le secteur des Tocs.
Face à ces enjeux, un stage de six mois a été mené au printemps-été 2024 par Matis Toitot (Master 2 IEGB), avec l’appui du SMBT et de ses partenaires. Ce travail inédit visait à amorcer une stratégie partagée de gestion des usages nautiques sur l’ensemble du plan d’eau.
Un diagnostic complet et participatif
L’étude a permis de :
- Mettre à jour les données socio-économiques du DOCOB Natura 2000,
- Produire des cartes de fréquentation spatialisées et saisonnières,
- Définir des cartes de sensibilité,
- et surtout, d’élaborer un protocole de suivi reproductible, testé avec succès par plusieurs structures locales.
Entre mai et août 2024, plus de 30 journées de comptage ont été réalisées, dont une opération de suivi simultané mobilisant six partenaires : Les Glénans Marseillan, Les Gîtes de Thau, la FFPP, la Ville de Mèze, le Thau Kite Club, VNF et l’équipe du SMBT. Un comité de suivi a accompagné l’ensemble du projet, de la méthodologie aux missions de terrain.
Des premiers résultats éclairants
L’étude met en évidence des variations fortes de fréquentation :
- Les jours ouvrés présentent une fréquentation moyenne nettement inférieure à celle des week-ends, vacances ou jours fériés.
- Le secteur du pont-levis sur les Tocs a connu des pics dépassant 150 usagers simultanés lors du week-end de l’Ascension, du 14 juillet et du 15 août.
Cette pression ponctuelle, mais intense, confirme la nécessité d’un suivi ciblé sur ces périodes clés.
Perspectives : vers un observatoire citoyen de la fréquentation
Le protocole mis en place, simple à reproduire, ouvrirait la voie à un suivi participatif pérenne, sous coordination du SMBT. Les observations pourraient être intégrées à la plateforme ROL, enrichissant ainsi les données du territoire en temps réel.
Un travail collaboratif et structurant
Ce diagnostic fondateur démontre qu’une gestion partagée des usages nautiques est non seulement possible, mais essentielle. En croisant les expertises, en impliquant les acteurs locaux et en partageant les données, le territoire se dote d’un outil précieux pour anticiper, réguler et préserver.