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Plan Eau : des moyens engagés pour protéger la ressource en eau du territoire

protection ressource en eau

Le président Emmanuel Macron a présenté le 30 mars dernier le Plan Eau du gouvernement, soit 53 mesures visant à améliorer la gestion de l’eau menacée par le changement climatique et les périodes de sécheresse. C’est un plan foisonnant, décliné sur plusieurs thématiques, autour des économies d’eau, des solutions fondées sur la nature, de la lutte contre les pollutions, de la recherche et de l’innovation ou encore de la gouvernance.

Tous les usagers de l’eau sont concernés : les agriculteurs, les particuliers, les entreprises, les collectivités, les gestionnaires de l’eau… Le territoire de Thau, à travers son Etablissement public territorial de bassin, le SMBT, va devoir s’emparer des mesures annoncées pour le décliner à l’échelle locale.

Le Syndicat mixte du bassin de Thau est engagé depuis sa création sur des actions exemplaires en matière de protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques. Cette dynamique s’est accélérée avec sa labellisation en Etablissement public territorial de bassin (EPTB) en 2017.

Que retenir du Plan eau pour conforter cet engagement ?

Préserver la qualité de l’eau des milieux aquatiques

Le Plan Eau envisage que les territoires portent une attention particulière à la protection des ressources en eau et notamment des captages. C’est en effet essentiel que l’on puisse préserver les milieux aquatiques et également les ressources nécessaires à l’alimentation en eau pour les usages domestiques ou agricole.

Sur le bassin de Thau, il faut rappeler que le SMBT a engagé un programme innovant de protection des milieux aquatiques via l’outil VigiThau, ce programme s’inscrivant comme une déclinaison du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (le SAGE).

Ce document réglementaire établi à l’échelle locale a effectivement prévu que les milieux aquatiques, et particulièrement la lagune de Thau, fassent l’objet d’une démarche de réduction des apports polluants.

VigiThau s’est d’abord attaqué à la problématique des pollutions microbiologiques : comment mettre en place des programmes d’actions cohérents et mieux accompagner les activités conchylicoles ou de pêche qui dépendent de la qualité de l’eau.

Les travaux ont été menés en partenariat étroit, notamment avec l’Agence de l’eau RMC pour répondre aux usages et atteindre les objectifs de la Directive cadre sur l’eau sur toutes les masses d’eau. Les modélisations développées et les connaissances accumulées peuvent permettre d’aller plus loin dans la compréhension des sources de pollution des eaux.

 

Michel Garcia,
Président de la Commission locale de l’eau,
Vice-président de Sète Agglopôle Méditerranée et Conseiller municipal à Villeveyrac
« Le territoire de Thau est bien en place pour répondre aux objectifs déclinés dans le Plan Eau du gouvernement. Beaucoup d’actions proposées ont d’ores et déjà été engagées sur Thau. Ce plan est bienvenu car il va apporter un coup d’accélérateur aux actions en place. Je me réjouis que les nouvelles orientations confirment le principe que « l’eau paie l’eau », notamment à travers la suppression du plafond imposé aux agences de l’eau, qui se voyaient jusque-là privées des redevances non attribuées aux territoires chaque année. On ne peut enfin que se féliciter des moyens donnés aux territoires d’encourager les pratiques agricoles économes en eau »

 

A l’échelle du bassin versant, c’est l’ensemble des zones de captage, mais également ce qu’il convient de nommer les zones de sauvegarde qui font l’objet de mesures de protection. Les zones de sauvegarde sont cartographiées comme de potentielles sources d’exploitation pour les années à venir.

Le Plan Eau va, de ce point de vue, permettre de soutenir les mesures en faveur de la protection des zones vulnérables pour l’exploitation en eau sur le territoire. Il va permettre également de renforcer les moyens d’observation du territoire, comme le Réseau d’Observation Lagunaire co-piloté par l’Etat et le SMBT. Ce réseau concrétise les efforts entrepris depuis 3 décennies sur Thau pour assurer le suivi pérenne de la qualité des eaux de la lagune en lien avec ce qui s’écoule du bassin versant : les eaux souterraines avec leur résurgence au fond de la lagune au niveau de la source de la Vise ou les eaux provenant des cours d’eau et zones humides autour de la lagune.

 

Yves Michel, Président du Syndicat mixte du bassin de Thau,
Vice-président de Sète Agglopôle Méditerranée en charge du cycle de l’eau et Maire de Marseillan
« Le Plan Eau lancé par le gouvernement conforte la gouvernance de l’eau à l’échelle des sous-bassins versants. En tant que président du SMBT, syndicat de bassin versant, je ne peux que me réjouir de ces nouvelles orientations. Le principe d’un projet de bassin versant pour gérer la ressource en eau est à l’oeuvre depuis longtemps sur Thau. On peut même dire que le territoire a été précurseur en matière de politique intégrée de l’eau dans l’aménagement du territoire, pointé comme une approche innovante dans le Plan Eau. Le SMBT en tant qu’EPTB, porteur d’un contrat de gestion intégrée autour de l’eau, l’aménagement et les activités dépendantes de la qualité des milieux, va s’emparer des nouvelles mesures et moyens annoncés. L’objectif est de continuer sur le chemin de l’innovation pour s’adapter toujours mieux au changement climatique et sécuriser l’accès à l’eau pour les populations »

 

Les missions de gestion et de suivi hydrographique du bassin versant qui incombent au SMBT sont de nature à pérenniser les bons résultats obtenus sur la qualité des eaux. Assurer la qualité de l’eau aujourd’hui pour demain semble essentiel pour pouvoir disposer de marges de manœuvre dans un contexte de changement climatique.

La ressource en eau au cœur de l’attention

Le Plan Eau prévoit également que l’on puisse assurer un approvisionnement suffisant en eau potable pour les populations mais également pour les autres usages comme l’agriculture ou l’industrie. Ce défi auquel sont confrontés tous les territoires s’avère d’autant plus complexe dans des zones littorales en tension. À cet effet une étude besoins ressources en 2023 va interroger toutes les ressources en eau disponibles pour le territoire, aujourd’hui et à plus long terme, également définir les besoins en eau pour l’ensemble des usages.

Soutenir les dispositifs locaux d’anticipation des années sèches fait partie des sujets de prédilection portés par le syndicat depuis plusieurs années. On dispose à l’heure actuelle de moyens techniques de mesure et de modélisation qui ont vocation à être mobilisés par rapport à cet objectif.

Rappelons que des collaborations se sont engagées depuis longtemps entre le SMBT et des instituts de recherche. Le dernier en date : le programme Dem’eaux piloté par le BRGM dont les conclusions ont été récemment présentées et qui vise à mieux connaître l’hydrosystème pour envisager des actions de protection de la ressource du Pli ouest.

Les moyens proposés dans le Plan Eau pourront venir en appui de nouveaux programmes de recherche et d’innovation et donner des moyens supplémentaires pour agir au niveau local sur la ressource.

L’amélioration des connaissances sur le Pli ouest, notre principale ressource sur le territoire, reste un objectif et pourrait se traduire par un plan de gestion spécifique de cette ressource précieuse, à préserver.

Organiser le partage de l’eau

Mieux connaître les ressources est un préalable pour pouvoir répondre à l’objectif pointé dans le Plan Eau de mettre en place un projet de territoire d’organisation du partage de l’eau.

Du point de vue de la gouvernance, le bassin de Thau a su faire preuve d’une capacité exemplaire de mise en réseau des acteurs autour de la Commission locale de l’eau (CLE) et de l’ensemble des instances traitant de la politique intégrée de l’eau.

Prenons pour exemple la récente communauté de pratiques sur la désimperméabilisation mise en place en 2022 par le SMBT.

Réunissant sur le bassin de Thau l’ensemble des acteurs de la filière, la communauté de pratiques va regarder avec intérêt les actions à privilégier dans les années à venir ainsi que les moyens accordés à travers ce plan pour les solutions fondées sur la nature.

communautes de pratique desimper

Sur ce sujet, le territoire a été novateur et pourra continuer à l’être grâce aux moyens supplémentaires présentés : 100 millions d’€ à l’échelle nationale à travers le Fonds vert pour la renaturation et la désimperméabilisation des sols.

On peut se féliciter enfin des moyens supplémentaires apportés aux Agences de l’eau ou à la Banque des territoires. De belles perspectives qui s’ouvrent à travers ce plan pour continuer à être innovants en matière de gestion intégrée de l’eau.

Nul doute que dans les années à venir nous saurons à nouveau ouvrir des voies pour rendre les territoires littoraux plus résilients sur la disponibilité des ressources, dans un contexte de dérèglement climatique, et notamment de sécheresses plus intenses.

L’eau en images…

capture-reportage-via-occitanieVia Occitanie donne la parole au SMBT dans l’émission « Les dossiers de la rédaction » en présence de Franck Solacroup, directeur de la délégation Garonne et Rivières d’Occitanie de Agence de l’eau Adour-Garonne et Patrick Lachassagne, Hydrologue, directeur du Laboratoire HydroSciences Montpellier, sur « l’Eau : À la source de toutes les solutions » où l’on voit comment les acteurs de l’eau et les collectivités s’organisent pour pallier le manque d’eau.
Sur le bassin de #Thau, il est notamment question de stockage, réutilisation et désimperméabilisation / inflitration / #frugalité… Cliquez ici pour voir le reportage (cf à partir de la minute 19).

Le saviez-vous ?

Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) a pour objectif de concilier la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques avec le développement des activités humaines du territoire, notamment la pêche et les cultures marines.
CLE du SAGE
Le SAGE fixe un cadre pour les pratiques et usages ayant un impact quantitatif ou qualitatif sur la ressource (alimentation en eau potable, urbanisme, assainissement, industrie, agriculture…).
Prise en compte dans l’aménagement du territoire, sa feuille de route est élaborée pour les 15 à 20 ans à venir.
Une instance de concertation et de décision, la CLE (Commission locale de l’eau), veille à la mise en oeuvre des actions programmées dans le SAGE.
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