Selon une étude de l’Union Nationale des Aménageurs (UNAM) et de l’École Supérieure des Professions de l’Immobilier (ESPI), la France aura besoin de près de 400 000 logements supplémentaires par an d’ici à 2030. Cette forte demande ne s’explique plus principalement par la croissance démographique, mais par le « desserrement des ménages », un phénomène largement imputé aux divorces, au vieillissement de la population et, plus largement, à la réduction de la taille des foyers. Les auteurs de l’étude rappellent que « le parc immobilier est mobilisé par des personnes seules » et que cette tendance, encore sous-estimée, pèse aujourd’hui beaucoup plus sur les besoins en logement que l’évolution de la population.
Sur le Bassin de Thau, un ménage sur trois est aujourd’hui composé d’une personne seule. Les seniors y sont particulièrement nombreux : 36 953 habitants ont plus de 60 ans en 2022, contre 26 332 en 2011. L’arrivée de nouveaux résidents âgés renforce encore cette tendance, tandis que les jeunes adultes sont proportionnellement moins nombreux.
Le territoire compte également davantage de familles monoparentales : elles sont passées de 4 132 en 2011 à 6 688 en 2022, soit plus de 10 % de l’ensemble des ménages. Ce changement profond de la structure familiale contribue lui aussi à la baisse du taux d’occupation des logements.
Plusieurs facteurs expliquent donc ce desserrement des ménages : décohabitation plus précoce des jeunes adultes, mises en couple plus tardives, séparations plus nombreuses, baisse de la natalité, mais aussi allongement de l’espérance de vie qui accroît les situations de veuvage.
Tous ces phénomènes conduisent à une augmentation mécanique du nombre de ménages, à population constante. Le Bassin de Thau devra donc anticiper un besoin accru en logements, lié au desserrement des ménages et notamment à l’évolution de la pyramide des âges.